Chers amis de l’île du Large,
D’abord, je voudrais, avec tous les membres du Conseil d’administration, vous souhaiter une excellente année 2019, pour vous-même, et, ensemble, pour l’île du Large Saint-Marcouf ainsi que pour notre association.
Au cours de l’année 2018, la réflexion sur l’avenir de l’île du Large s’est poursuivie, Toutefois, je ne peux que constater et déplorer que certaines administrations ont du mal à nous considérer comme étant un des principaux acteurs de la sauvegarde de ce site. En revanche, les experts du Ministère de la Culture, eux, le reconnaissent. De fait, nous connaissons mieux que quiconque cette île, car nous sommes, de très loin, voire les seuls, ceux qui la pratiquons le plus depuis quinze ans.
L’année 2018, s’est achevée par cette étrange consultation publique sur un projet d’arrêté de biotope, à laquelle nous avons répondu par une lettre au Directeur Régional de l’Environnement.
Cette consultation a suscité de nombreux soutiens à notre cause : la plupart des élus, des parlementaires, des responsables des collectivités territoriales et locales riveraines de la Baie de Seine ont pris fait et cause pour nous contre ce projet d’arrêté. Ils ont aussi contesté la façon dont ce projet a été mis en consultation, à leur insu et au nôtre, et ont obtenu de faire rallonger le délai de réponse.
En décembre, juste avant les fêtes de fin d’année, nous avons, enfin, reçu le rapport des inspecteurs des Patrimoines du Ministère de la Culture, que je vous invite à lire ici. Dans ce document, notre association se voit gratifiée d’une sorte de satisfecit pour son action de sauvegarde, ce qui est fort appréciable, et, plus encore, le rapport recommande de nous laisser poursuivre. En cette période de vœux, nous en prenons bonne note !
La visite des inspecteurs du Ministère de la Culture s’est déroulée en août 2017, leur rapport a été publié en septembre de la même année. Nous ne l’avons reçu qu’en décembre 2018, après une requête auprès de la Commission d’Accession aux Documents Administratifs (CADA), car, bizarrement, il ne pouvait pas nous être communiqué, ce qui est contraire à la loi.
Ce même rapport recommande également un nouveau partage spatio-temporel de l’île, entre oiseaux et activités humaines, ce que nous préparons après une analyse de l’écosystème, en même temps qu’une proposition de restauration de l’accessibilité du port. En effet, l’absence d’entretien a entraîné l’effondrement de la digue du port et de divers ouvrages, le rendant presque inaccessible. Cette absence d’entretien est très paradoxale car, depuis toujours, l’île et son port sont qualifiés d’abri pour les navires dans les Instructions Nautiques et sur les cartes marines.
Ce nouveau rapport contrebalance une précédente étude publiée en décembre 2016 par un inspecteur général du Ministère de l’Environnement qui recommandait, ni plus ni moins de fermer l’île, ce qui revenait à la remettre en déshérence.
L’argument ornithologique, très surestimé, vient renforcer la tentation pour l’État de sanctuariser l’île et de ne pas l’ouvrir au public et de ne pas engager de travaux. Sauf que ce site est désormais Monument Historique, et, qui plus est, susceptible d’être inscrit dans la liste du Patrimoine Mondial de l’UNESCO, ce qui, comme le remarque le rapport du Ministère de la Culture, lui conférerait une visibilité internationale.
Que l’État ne souhaite pas affecter de moyens pour restaurer l’île, cela peut se comprendre : il y a d’autres priorités.
Ce qui est plus difficile à admettre, ce serait qu’il s’obstine dans une orientation de sanctuarisation, même partielle, et veuille à tout prix conserver une propriété dont il n’a et ne sait que faire. Nous vous ferons part, prochainement, d’autres possibilités qui n’impliquent pas forcément la participation d’un État qui ne peut pas tout.
Abri maritime, Monument Historique intégral, site du Débarquement de juin 1944 susceptible de figurer sur la liste du Patrimoine Mondial de l’UNESCO, « notre » île du Large ne mérite-t-elle pas un vrai projet ?
C’est ce à quoi nous travaillons au sein de l’association pour proposer, à vous et aux institutionnels, un projet de revitalisation et de gestion de l’île, concret, pragmatique, réaliste et consensuel entre des impératifs environnementaux et monumentaux.
C’est le vœu que nous pouvons formuler pour 2019, afin que cette île, emblématique de la maritimité normande, ne soit plus considérée comme un simple tas de cailloux.
Très bonne année 2019 à tous !
Christian Dromard,
Président de l’association Les Amis de l’île du Large Saint-Marcouf.